Les puissants ridicules

On ne peut pas blâmer un responsable politique, un chef d’État d’autant plus, de tenter de renouer le dialogue, de négocier avec un adversaire politique, fut-il puissant, autocrate et sanguinaire. Car l’idéal démocratique est justement de tendre vers un apaisement des conflits, la régulation des échanges et la concorde. S’il est légitime et positif de rester cordial avec presque tous les dirigeants de la planète, il est des limites qu’il ne faudrait pas franchir : on ne reçoit pas le dirigeant du, peut être, plus puissant Etat du monde comme on reçoit un ancien copain de promotion! Sur les deux jours de visite du président chinois Xi Jinping en France, un a été consacré à une visite au col du Tourmalet aussi ridicule que déplacée. Les présidents, et leurs épouses, ont assisté à une démonstration de danse locale, ont goûté le Madiran et la charcuterie du pays, et ont eu l’air d’avoir passé un bon moment… Xi Jinping est reparti avec son béret basque, sa bouteille d’Armagnac, une couverture de laine pour sa mère, et l’image d’un Etat hexagonal bien petit, sans réelle importance…

Mais, ou était la décarbonation de l’appareil productif chinois, le respect des libertés à Hong Kong, le droit à l’autodétermination à Taïwan, la question de la place des Ouïghours, en somme le respect des droits des femmes et des hommes…?

Les responsables chinois théorisent sur le fait que notre modèle démocratique n’est plus adapté au soit disant nouveau monde, contestons cette vision et ne trinquons plus avec eux !